Toute passion vaut la peine d’être partagée et c’est chose faite aujourd’hui avec la création de ce
blog. Comme le titre vous l’indique, j’aimerais parler ici de ce qui occupe une place importante dans ma vie : le monde hispanique. Mais pourquoi un tel attrait ? Comment ce monde
s’est-il emparé de moi ? En fait, tout vient d’une enfance passée entre la France et cette Espagne que je vénérais et que j’idéalisais tant. Jamais
je n’oublierai les odeurs qui envahissaient les ruelles de Hondarribia ! Jamais je ne cesserai de me remémorer ces villages médiévaux, cette Castille de Machado brûlée par le soleil de
juillet. Jamais ne me quitteront les frissons que m’ont provoqués les tableaux de Goya, Vélasquez ou du Gréco. Et toujours je prendrai plaisir à lire et relire les plus belles pages de Cervantès,
de Lorca ou de Galdos. Tout n’était que fascination et quand il fut temps de choisir les études qui allaient peut-être me permettre de préparer ma future vie
d’adulte, tout se bouscula et contre toute attente, adieu les désirs (et la fierté !) de peut-être devenir médecin, vétérinaire ou juriste. Seul m’importait l’enrichissement culturel et la
possibilité de découvrir plus profondément ce monde hispanique que j’aimais tant. C’est alors que mes années universitaires m’ont comblé par l’étude de ces civilisations merveilleuses et de ces
auteurs qui ont changé la face du monde des Lettres. Puis l’heure des voyages est venue et c’est stupéfait que j’ai mis une image sur l’anarchie mexicaine décrite par
Carlos Fuentes, sur l’incroyable cité de Macchu Picchu, adulée dans les vers de Pablo Néruda ou sur ce Buenos Aires que Gardel évoque si souvent.C’est donc tout cela
que je désire partager avec vous. Et ma plus grande joie serait de vous faire connaître ces peuples et ces contrées qui ne peuvent laisser quiconque indifférent. Je m’efforcerai donc de vous
apporter un maximum de renseignements qui pourraient vous aider dans vos recherches ou tout simplement dans la préparation de vos futurs voyages. Pour le moindre doute, la moindre interrogation
sur ce sub-continent, n’hésitez pas et contactez-moi. Cest avec plaisir que je tenterai de vous aider.
C’est parti ! Depuis quelques semaines, les boutiques de Mexico changent peu à
peu de couleur. Leurs vitrines s’égayent, attisent la ferveur populaire et les foules s’agitent dans les préparatifs de l’événement. Partout, apparaissent des petits gâteaux et des friandises
qui délectent les petits et plus grands et annoncent quelques jours de plaisir et de gaieté. Même si les fêtes de Noël approchent, La célébration de
la Naissance a aussi lieu ici le 25 décembre et cette effervescence annonce une autre comméroration : celle de la Mort.
Si en Europe on solennise cette étape de l’existence, au Mexique, on la fête, on lui rend hommage en
réunissant les vivants et l’âme des défunts, tout en renouant le lien étroit entre la terre et les cieux. C’est donc avec une semaine d’avance que j’ai décidé aujourd’hui de vous parler du
jour des Morts, de ce célèbre « Dia de los Muertos ».
Comme vous le savez maintenant, l’Empire de Moctezuma était un grand Empire et c’est de cette grandeur que se forgea l’image de la Mort qui est très éloignée de cette
femme, austère, inhospitalière et terrifiante qu’on retrouve dans notre culture et des scènes de pleurs organisées qu’on trouvait sur le Vieux-Continent à la même époque.
Tous les ans, on rendait visite aux défunts en chantant et en apportant des offrandes de toutes sortes. Se souvenir d’un disparu,
c’était lui apporter ce qu’il aimait et apparemment il était gâté.
Dans un premier temps, c'était les enfants qu'on
célébrait (Miccaihuitontli), les adultes devant attendre une vingtaine de jours, avant d’être célébrés lors de
l’Hueymiccalhuitl. Ce rituel d'un mois perdura jusqu'à l’arrivée du Conquistador, qui en plus des
chevaux, des armes et des maladies, apporta avec lui sa religion et sa Toussaint et afin d'établir ses croyances, quoi de mieux que de tout faire pour que les autochtones adoptent les nouveaux
rites en les fusionnant avec leurs cérémonies ancestrales. On garda donc l’organisation de la célébration en deux étapes et aujourd’hui, c’est
le 1er novembre que l’on fête les « angelitos » disparus, l’hommage aux adultes ayant lieu le
lendemain.
Après les préparatifs, femmes et enfants, un balai et un plumeau à la main, se dirigent vers les
tombes de leur regrettés, les bras chargés d’offrandes. Tout y passe. L’amateur de cigare, aura sa « caja de cigaros », l’adepte de Tequilla, son petit verre et les tamales
accompagneront dignement le mezcal. Le plaisir de tous les sens sera comblé, même celui qui désirerait retrouver l’odeur de la terre, sera comblé par les effluves des couronnes de Zempaxuchitl
(espèce d’œillets) qui envahissent sa tombe.
Les offrandes accomplies, la fête peut commencer. On chante, on boit, on s’enivre même parfois. Puis on s’échange les fameuses
« calavaritas de azucar », des têtes de morts en sucre qui rappellent le symbole précolombien de la renaissance du peuple aztèque qui exhibait, en guise de victoire, les crânes de ses
ennemis.
Les cimetières deviennent donc de véritables scènes de vie où la musique jaillit de toutes parts, où le partage est
omniprésent et où les bougies éclairent le chemin conduisant les âmes vers leurs proches.
Les maisons se transforment elles-aussi en véritables temples. Sur une nappe brodée, on installe la photo du Mort
que l'on accompagne de ses objets favoris et de tout ce qui le rendait heureux sur cette terre.
Tout ceci n'est-il pas une belle leçon de vie?
Vos avis. Un grand merci!